Jair Gomez De Brito, chef d’atelier amateur de défis

Depuis 2009, ce passionné des pierres naturelles et des défis techniques donne forme aux projets les plus ambitieux et les plus originaux au sein d’Alpes Léman MARBRERIE. Aussi modeste que talentueux, il présente sa profession et son savoir-faire.  
 

Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste votre métier ?

Chaque matériau est transformé et façonné dans notre marbrerie basée à Gaillard, en Haute-Savoie. Au sein de l’atelier, je collabore avec quatre marbriers en décoration. Je n’aime pas dire que je les supervise, je suis là en soutien pour expliquer, transmettre mon savoir-faire et mon expérience. Je suis convaincu que notre métier s’appuie sur le partage et le transfert de compétences, c’est d’ailleurs comme cela que je l’ai appris. Aujourd’hui, je m’amuse à dire que je sais “lire la pierre”, je sais comment la travailler en fonction de sa nature, de ses caractéristiques, de ses zones de fragilité. J’estime si elle a besoin de renforts, de retouches 

 

Expliquer, transmettre mon savoir-faire et mon expérience… Je suis convaincu que notre métier s’appuie sur le partage et le transfert de compétences.


Vous êtes responsable d
e toutes les étapes de fabrication, pouvez-vous dire quelles sont-elles ?
 

Notre collègue métreur nous transmet les mesures, ensuite un marbrier débite, c’est à dire qu’il découpe les plaques. Je peux l’aider, notamment pour certaines pierres qui demandent plus de vigilance. Ensuite, un autre marbrier poli les chants de travail visibles, puis je réalise les finitions, notamment les décaissés pour l’évier, la plaque de cuisson, les prises... Je me charge aussi des rainures, il s’agit de l’égouttoir qui se trouve à côté des éviers, et des découpes spécifiques. Lorsque la fabrication est terminée, les poseurs prennent le relai.  

Votre métier a-t-il évolué ?

Quand j’ai commencé, le métreur nous transmettait des plans qu’il fallait reproduire sur la pierre, directement sur la plaque. Maintenant, nous disposons d’une débiteuse à commande numérique. Notre métreur rentre ses côtes directement dans un logiciel qui lance la découpe, mais la machine ne fait pas tout. On doit veiller à bien placer la plaque. On s’arrange pour que la découpe épouse les dessins de la pierre afin d’obtenir le meilleur rendu. Certains clients souhaitent parfois que cette découpe se fasse en un endroit précis de la pierre, on règle alors le laser en fonction.

Quels projets aimez-vous particulièrement ?

Celui que je viens de terminer représente bien ce que j’aime réaliser. Il s’agit d’une cuisine tout en marbre composée de deux demi-ronds polis, collés l’un sur l’autre. C’est un gros chantier que l’on ne peut faire qu’à la main, pas à la machine. Je retrouve le plaisir du travail artisanal tel qu’on le pratiquait autrefois. La création du plan de travail a nécessité plusieurs jours. Nous avons pris le temps, car c’était technique et le marbre ne permettait pas d’aller plus vite. De manière générale, plus que la forme en elle-même ou la nature du projet, c’est évidemment la pierre qui fait la difficulté. Certaines sont plus simples à travailler. Dans le cas présent, avec une pierre moins fragile, comme un granit noir du Zimbabwe, on aurait pu mettre moitié moins de temps. 
Dans un autre registre, j‘apprécie également les projets qui nécessitent des finitions originales, différentes du chant plat ! Par exemple, celles en ailes d’avion, où sur une plaque de 3 ou 2 cm, on fait un biseau terminant à 5mm et donnant l’impression que la pierre est ultra fine. 

 

J’aime les réalisations atypiques (…) pour lesquelles je dois innover.


L
es challenges techniques vous stimulent ?

Effectivement, j’aime les réalisations atypiques que je n’ai jamais eu l’occasion de faire auparavant et pour lesquelles je dois innover. Quelle satisfaction de réaliser une pièce à partir d’un dessin ou d’une photo ! Par exemple, pour notre stand sur la dernière Foire de La Roche-sur-Foron, nous avons conçu et fabriqué un transat en quartzite. C’était un défi que nous nous sommes lancés en interne. Au début, quand notre métreur nous en a parlé, nous avons ri, nous nous sommes dit que ce serait fragile, qu’il serait impossible de s’allonger dessus... Mais nous avons relevé le pari et cela a été un succès, les visiteurs nous ont fait de très bons retours et des compliments !

Meuble de jardin en pierre


Dernière question,
avez-vous une pierre favorite ?

Personnellement, ma préférence va au granit, la plus solide et naturelle. Qu’il s’agisse du polissage, du débit ou de la pose, elle présente selon moi tous les avantages et le moins de risques.


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